MARION ROUSSE
Championne de France sur route en 2012
Consultante sur France Télévisions et Eurosport
FACEBOOK : 8 099 fans
INSTAGRAM : 117 000 abonnés
TWITTER : 66 262 abonnés
Sur quels réseaux sociaux communiquez-vous ?
Marion Rousse. Le premier que j'ai utilisé, ça a été Twitter en 2012. Je m'y suis mise un peu tardivement, ce n'était pas trop mon truc à la base. J'étais plutôt réservée, timide... Maintenant, je travaille dans la télé (sourire). Après, je me suis mise à Instagram et c'est aujourd'hui le réseau sur lequel je passe le plus de temps.
Il y a deux mois, je me suis mise aussi à Snapchat. Je suis un peu en retard… Par contre, je n’ai jamais aimé Facebook, cela ne m’a jamais attirée..
Qu’est-ce que qui vous séduit sur Twitter ?
M.R. Ce qui m’a plu sur Twitter, c’est qu’on y trouvait plein d’informations. Quand je suis devenue consultante, c’est rapidement devenu un outil très intéressant pour se renseigner sur la course, recueillir les sentiments des coureurs. Et puis, on peut facilement y émettre son avis et je trouve ça génial Je me suis vraiment prise au jeu.
Quelle est la différence avec Instagram ?
M.R. Sur Twitter, je ne vais pas souvent parler de moi, ça va être vraiment mon ressenti sur les coureurs, sur la course que je viens de voir, sur les faits marquants alors que sur Instagram, je vais davantage me livrer sur ma vie personnelle : comment je vis les événements, les coulisses.
J’utilise Twitter et Instagram vraiment très différemment, il n’y a pas du tout les mêmes contenus. Je m’amuse beaucoup sur Instagram.

Et Snapchat ?
M.R. Je communique surtout avec des amis très proches ou de la famille. J’ai tendance à ne pas trop répondre aux SMS parce que je suis tout le temps à bloc donc je me suis dit, "je vais utiliser Snapchat pour envoyer des vidéos à quinze personnes en même temps et ils sauront ce que je fais, où je suis, etc".
Avez-vous une stratégie pour les réseaux sociaux ?
M.R. Je n’ai pas du tout été briefée là-dessus au départ. Après, je suis très rapidement arrivée dans le monde des médias et j’ai beaucoup appris en observant. J’ai aussi écouté ce que les gens, autour de moi, me disaient.
Je fais ce que j’ai envie de faire sur mes réseaux sociaux. Je ne fais pas des posts « parce que ça fait bien ». Quand je vois ça sur d’autres comptes, ça m’énerve. Je veux rester naturelle et si j’ai envie de poster une photo, je la poste.
Si, pendant quinze jours, je ne fais rien d’intéressant, je ne vais rien mettre.
Je ne me sens pas prisonnière des réseaux sociaux. Je ne me dis pas : "si je veux des followers, il faut que je poste tous les deux jours, à telle heure..."
Je suis sur les réseaux sociaux parce que cela me fait plaisir et que je peux parler aux gens que je ne croise pas forcément dans la vie réelle, sans arrière-pensées, en essayant de le faire bien.

Mais en même temps, vous êtes consciente de l’enjeu d’une bonne communication sur les réseaux sociaux…
M.R. Je sais que c’est un business. Une image, un nombre de followers, ça vaut de l’argent, il faut dire ce qui est. C’est hyper important. Dans les équipes de vélo, je sais que de plus en plus de community managers apprennent aux cyclistes à gérer leur image. Mais je pense qu’il ne faut pas devenir un robot et garder un aspect authentique.
Avez-vous eu des propositions de partenaires via les réseaux sociaux ?
M.R. J’ai toujours refusé. Après, je ne suis pas fermée mais il faut que ce soit une marque qui me parle vraiment. Je ne vais pas aller poser avec un paquet de bonbons. Je ne vois pas l’intérêt. C’est de l’argent facile mais je trouve que ce serait prendre les gens pour des c…
Par contre, s’il y a un partenariat solide avec une marque de vélo comme aujourd’hui avec Specialized, un truc qui m’attire, dans lequel je me suis investie, et que j’ai envie de partager avec mes followers, là, je suis partante.

Les réseaux sociaux, qu’est-ce que ça change pour un sportif, selon vous ?
M.R. Beaucoup de choses. Même les équipes regardent le profil d’un coureur sur les réseaux sociaux avant de signer un contrat. Être attractif sur les réseaux sociaux, c’est important. La valeur du sportif reste bien sûr primordiale mais quand même les réseaux, ça compte, parce que ça veut dire qu’on parle de toi, qu’on te suit. Il y a une visibilité qui s’installe.
Pourriez-vous imaginer vivre sans les réseaux sociaux ?
M.R. C’est un outil dont j’aurais du mal à me passer. Comme tous les jeunes, on est à fond dedans et on aime bien voir aussi ce qu’il se passe chez les autres. On aime suivre des gens qui nous intéresse. Ça nous donne l’impression d’être un peu dans leur vie.

Combien de temps passez-vous sur les réseaux sociaux chaque jour ?
M.R. C’est dur d’évaluer. Je vais y aller constamment mais juste quelques secondes. Le téléphone, c’est un peu le prolongement de ma main. J’aime bien regarder…
Avez-vous songé à prendre un community manager ?
M.R. Non, on m’a déjà proposé mais je n’aimerais pas. C’est mon compte privé et si quelqu’un écrit à ma place, il ne ressent pas ce que je ressens. Ceux qui prennent un CM, c’est sûrement parce qu’ils n’ont pas le temps d’aller sur leurs réseaux sociaux, qu’ils ont sûrement plus de followers et qu'il y a plus d’impact quand ils écrivent.
Moi, ça me fait plaisir de poster et je garde cette liberté de dire ce que j’ai envie. Je n’ai pas envie de jouer un rôle ou de montrer une image différente de celle que je suis dans la vraie vie.

Pouvez-vous raconter une ou plusieurs anecdotes en rapport avec les réseaux sociaux ?
M.R. Grâce aux réseaux sociaux, tout le monde peut échanger avec nous et pendant le Tour de France, certains m’envoient des photos sympas comme leur dessin sur la route.
Après, j’ai des histoires touchantes. Il y a quelques années, sur Twitter, un parent nous a contactés, moi et Tony (Ndlr, Gallopin, son mari), parce que son fils Antoine, touché par un cancer, était à l’hôpital. Il nous a envoyé une photo de son petit, en train de pédaler dans sa chambre en regardant le Tour de France.
Du coup, on a pris contact et on l’a rencontré. Le petit Antoine est guéri aujourd'hui et il nous a envoyé une carte postale et un petit cadeau lors de ses dernières vacances.
Y a-t-il des inconvénients à être sur les réseaux sociaux ?
M.R. Parfois, j’ai des remarques sexistes. J’en avais reposté une, pendant Paris-Nice. Heureusement, j’en ai très peu par rapport au nombre de messages bienveillants que je reçois. Je reçois aussi des photos des anatomies des hommes en DM (Ndlr, message privé), c’est lourd (dépitée).

Si vous aviez un conseil à donner aux sportifs sur les réseaux sociaux ?
M.R. C’est dur de donner des conseils parce que tout le monde est différent… Je dirais qu’il faut savoir prendre du recul même si on est énervé par quelque chose. Il ne faut pas poster sous le coup de la colère, le regretter une heure après et le supprimer. Parfois, il vaut mieux garder pour soi ce que l’on pense.
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LOUASSE (jeudi, 17 octobre 2019 09:55)
Qu'elle maturité dans vos réflexions sur les réseaux sociaux
Dommage qu'il faille attendre la reprise de la saison cycliste au printemps prochain afin de vous retrouver sur les antennes (six mois sans vélo ça va être long)
Bises et bonne journée
Signé un jeune retraité
Thierry