JEAN-CHRISTOPHE PÉRAUD
Vice-champion olympique de cross-country en 2008
Champion de France du contre-la-montre en 2009
2e du Tour de France en 2014
LINKEDIN : 764 relations
TWITTER : 25 560 abonnés
Il a passé la ligne d'arrivée sur l'Île-de- Ré et il a filé à Angoulins pour notre rendez-vous dans un restaurant de la plage ce mardi 8 septembre. Cette fois, Jean-Christophe Péraud n'était pas sur son vélo mais dans une voiture hybride siglée Leclerc, partenaire pour lequel il joue les chauffeurs VIP sur ce Tour 2020.
Après trois années passées à l'Union Cycliste Internationale, en tant que manager du matériel et de la lutte contre la fraude technologique, le deuxième du Tour 2014 est désormais "à la recherche de nouveaux projets". En attendant, l'Isérois de 43 ans distille quelques tweets à ses 25 000 abonnés. Twitter est d'ailleurs son seul profil actif sur La Toile.
Les réseaux sociaux, ce n'est pas vraiment sa tasse de thé, même s'il est conscient des bénéfices qu'un athlète peut en tirer.
En exclusivité pour Bonne Image, Jean-Christophe Péraud nous parle personal branding, danger des réseaux sociaux... et instant présent.
Lorsque vous étiez coureur, sur quels réseaux communiquiez-vous ?
Jean-Christophe PÉRAUD. J'ai eu Facebook mais je ne m'en suis jamais trop servi en tant qu' athlète. J'ai mélangé vie privée et vie publique, j'acceptais des gens que je ne connaissais pas en "amis". Du coup, je l'ai fermé et je me suis recréé un profil personnel mais je n'y mets pas grand-chose. Je ne suis pas trop réseaux sociaux pour tout avouer. Je n'ai pas trop envie de mettre ma vie en scène.
J'ai gardé Twitter mais je sais que je ne le fais pas assez vivre. A mon sens, c'est un outil assez intéressant pour faire passer des messages en tant qu'athlète. C'est court, c'est bref. Bon, si tu mets une photo, c'est mieux (sourire).
Aujourd'hui, je ne vais pas ouvrir un compte Instagram pour ne rien dire. Ma carrière est derrière moi. Si j'ai envie d'exister, je vais sur Twitter.
Mais lorsque vous êtes monté sur le podium du Tour en 2014, on ne vous a pas demandé d'être plus présent sur les réseaux sociaux ?
JC.P : Non, pas vraiment. Dans l'équipe [NDLR : AG2RLaMondiale], on ne voulait pas embêter le leader avec ça. On demandait plutôt aux autres coureurs de relayer les messages, notamment ceux du sponsor. Mais c'était il y a déjà longtemps... On ne ferait sûrement plus ça maintenant.

Pouviez-vous communiquer sur les réseaux sociaux lorsque vous étiez en poste à l'UCI ?
JC.P. J'ai arrêté de twitter complètement quand j'étais à l'UCI. Je représentais l'instance, j'avais un devoir de réserve. Je n'existais plus du tout. La règle, c'est que c'est l'UCI et son service communication qui communiquent et c'est tout.
Diriez-vous que c'était mieux avant, quand les réseaux sociaux n'avaient pas autant d'importance ?
JC.P. Oui. J'ai conscience que les jeunes athlètes sont nés avec ça et que pour eux, c'est naturel de se mettre en scène, de se raconter sur les réseaux sociaux. Mais - je vais passer pour un vieux con - il faut vivre l'instant présent plutôt que de le mettre en ligne !
Et puis, les réseaux sociaux, c'est un vrai boulot, ça prend du temps, de l'énergie.

Pour vous, les réseaux sociaux peuvent-ils être un danger pour la carrière d'un athlète ?
JC.P. Pour moi, il y a plus de danger que d'intérêt à être sur les réseaux sociaux quand on est sportif. Le moindre mot de travers peut être vu de tout le monde et interprété. Si c'est médiatisé et diffusé partout, ça peut prendre des proportions folles et faire plus de mal que de bien. Et le pire, c'est que trois jours après, on aura oublié. C'est éphémère.
Pensez-vous qu'un bad-buzz puisse avoir un impact sur la performance ?
JC.P. En général, les gens se montrent sous leur meilleur jour, ils cherchent la reconnaissance. Les athlètes, d'autant plus... Alors oui, des mauvais commentaires, un bad-buzz, ça peut les toucher. Il faut avoir une énorme force mentale pour ne pas être perturbé. Moi, je ne préfère pas jouer.

Estimez-vous qu'il y a quand même des avantages à communiquer sur les réseaux sociaux ?
JC.P. Oui, l'aspect commercial. Un profil d'athlète est monétisable. Les réseaux sociaux permettent d'avoir des partenariats avec des marques et des compléments de revenus.
Pensez-vous que les athlètes devraient être formés aux réseaux sociaux ?
JC.P. S'ils veulent y être, c'est mieux d'avoir une formation pour éviter les bourdes. Ou alors, s'ils font des bourdes, il faut qu'ils soient conscients des retombées que cela peut avoir et en assumer les conséquences.
Si vous aviez un conseil à donner aux autres sportifs sur les réseaux sociaux ?
JC.P. Pour vivre heureux, vivons cachés. Je suis un vieux con.
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