
PAULINE RANVIER
Vice-championne du monde de fleuret en 2019
Triple médaillée de bronze par équipes aux Championnats du monde 2015, 2016, 2018
Vice-championne du monde militaire en 2019
INSTAGRAM : 3994 abonnés
FACEBOOK : 665 abonnés
LINKEDIN : 249 relations
En postant sa vidéo sur son compte Instagram le 13 décembre, elle a fait le buzz. Presque 30 000 vues aujourd'hui et une communauté qui s'agrandit, petit à petit. A 26 ans, Pauline Ranvier, l'escrimeuse, a basculé dans le monde des influenceuses, même si elle s'en défend. Pour sa discipline, la tireuse est bien l'ambassadrice rêvée.
Car elle reste avant tout une -super- athlète, bien décidée à aller chercher l'or aux Jeux Olympiques de Tokyo cet été, au fleuret.
En exclusivité pour Bonne Image, Pauline Ranvier revient sur son travail de créatrice de contenu. Elle, qui a tout appris sur le tas, prend beaucoup de plaisir à imaginer des scenarii, tourner, monter et faire partager son oeuvre. Reste que tout cela prend du temps. "Je privilégie la qualité à la quantité", dit-elle. Ca se voit.

Comment vous est venue l'idée de tourner vos vidéos ?
Pauline RANVIER. J'ai toujours voulu faire une vidéo dans les rues de Paris. Pour moi, Paris, c'est l'élégance, la lumière qu'on retrouve dans l'escrime. Et puis, j'ai grandi à Paris.
Je voulais agrémenter mes réseaux sociaux, produire du nouveau contenu. En fait, en faisant ma première vidéo, j'ai pris énormément de plaisir. Ca m'a donné envie d'en faire d'autres. Je me suis dit : "Ca serait cool de sortir l'escrime de son cadre, de rendre mon sport plus accessible, de montrer les valeurs et la beauté de l'escrime".
Je n'avais pas spécialement de formation en vidéo mais j'ai appris rapidement, toute seule.
Comment avez-vous eu l'idée de cette vidéo de duel dans le noir ?
P.R. : En me baladant sur Instagram, j'ai vu des danseurs faire ça (Ndlr : danser dans le noir avec des bâtonnets fluos placés sur tout le corps) et je me suis dit : "Il y a un truc à faire avec l'escrime". J'ai récupéré des bracelets de soirée, je les ai scotchés sur nos vêtements et on a tourné. J'étais très contente du résultat.

Estimez-vous être une ambassadrice pour votre sport ?
P.R. On endosse forcément un peu ce rôle quand on représente l'escrime française en compétition, mais ce n'est pas un rôle que je recherche. Ce que je cherche, c'est montrer mon sport comme je le vois, pas comme un sport élitiste, réservé à une classe sociale. Pour moi, l'important, c'est que les gens se disent, en voyant mes vidéos "Oh, c'est cool ce sport" et aussi "Ah, les athlètes savent faire autre chose que s'entraîner et faire de la compétition".
Depuis la publication de ces vidéos, avez-vous gagné des abonnés ?
P.R. Oui. En novembre/décembre, j'avais à peu près 2000 abonnés et maintenant, j'atteins presque 4000. Je suis contente de toucher plus de monde. Je sais qu'avoir beaucoup d'abonnés, c'est important pour que les marques s'intéressent à vous. Sachant que je sais produire du contenu, ça me ferait vraiment plaisir si certaines venaient me voir pour collaborer et créer de nouvelles vidéos.

Vous avez une belle communauté sur Instagram. Communiquez-vous sur les autres réseaux sociaux ?
P.R. J'ai créé une page Facebook il n'y a pas longtemps (Ndlr : 18 juillet 2020). C'est tout neuf. Je sais que je peux toucher une autre communauté. J'ai aussi essayé TikTok mais je suis peut-être déjà trop vieille pour ça (rires). Mais je sais que ça peut marcher. J'ai envie, de toute façon, de rester sur Instagram et de faire ce que j'aime.
Combien de temps passez-vous sur Instagram chaque jour ?
P.R. Je dirais 3 heures, mais ça dépend des moments. En stage, comme en ce moment, j'y passe très peu de temps. J'aime bien aller chercher l'inspiration sur Instagram, je vais voir ce que font les grands créateurs de contenu, ce qui fonctionne. En général, ce sont plutôt des comptes d'influenceurs étrangers.
Pour vous, c'est quoi une bonne vidéo ?
P.R. C'est une vidéo qui plaît, qui a été faite avec les valeurs qu'on a, qu'on a voulu transmettre. C'est aussi une vidéo qui réussit à faire passer un message.
Comment expliquez-vous que peu d'athlètes produisent du contenu original, comme vous ?
P.R. Parce qu'une vidéo, c'est pas mal de boulot ! Moi, j'ai fini mes études, j'ai eu du temps pour moi et je me suis lancée, mais tout le monde n'aime pas faire de la vidéo. Mais dans mon groupe, il y en a un qui fait du rap, des chansons... un autre qui écrit un bouquin... Chacun fait ce qu'il aime. Moi, comme je suis passionnée par mon sport, j'ai envie de le faire découvrir au plus grand nombre.
Vous êtes-vous imposé un rythme de publication ?
P.R. : Non, je n'ai pas envie de m'imposer un rythme. Je privilégie la qualité à la quantité. Je fais tout toute seule, je n'ai pas de moyens, pas de budget. Je fais comme je peux et comme je le sens. C'est vraiment quand j'ai une idée et que j'arrive à mobiliser du monde autour de moi qu'elle prend vie.
Si j'avais un ou plusieurs partenaires, il me permettrait d'avoir plus de possibilités. J'ai plein d'idées ! Des idées folles qui demanderaient un certain budget.
Diriez-vous que les réseaux sociaux sont une bonne chose pour les sportifs ?
P.R. Les réseaux sociaux sont aussi dangereux qu'utiles. Quand je vois l'influence qu'ils peuvent avoir sur certains jeunes... Mais quand je vois aussi ce que l'on peut transmettre, les valeurs qu'on peut véhiculer, ce que ça peut apporter... Il y a des gens qui se sont retrouvés grâce aux réseaux sociaux !
Globalement, je n'ai pas eu de mauvaise expérience à titre personnel. Je peux avoir des critiques. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais j'essaye de prendre surtout le positif.
Ce qui se dit sur les réseaux a-t-il un impact sur votre performance ?
P.R. : Non, ça ne va pas changer le cours de ma compétition. C'est toujours agréable de lire des messages d'encouragement, je suis toujours contente d'en lire, je me sens portée. Mais une fois dans la compétition, j'oublie les réseaux.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes sportifs sur les réseaux sociaux ?
P.R. De faire comme ils le sentent ! Postez ce que vous avez envie de poster, sans en attendre quoi que ce soit. De toute façon, il y aura toujours des critiques. Mais surtout, il ne faut pas se forcer.
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